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Interview Virginie Dalla Costa (Psychologue du sport) - 11/2007

Optimiser ses potentialités, ses performances, aller droit au but en harmonie avec son équilibre psychologique, se préparer psychologiquement à une compétition, Gestion des émotions, confiance en soi, planification, travail sur les croyances limitantes, motivation, visualisation mentale, concentration, peur de gagner, contre-performances, pertes de sensations, blessures à répétition, gérer un échec...Virginie Dalla Costa est là pour vous aider à trouver le bon chemin qui mène à au dépassement de soi.

Nutri-site : Quel est le rôle du préparateur mental ?

Virginie Dalla Costa : Ma version, car d’autres peuvent penser différemment : le préparateur mental doit ACCOMPAGNER le sportif dans son parcours. Il doit donc l’amener à devenir autonome en lui apprenant diverses techniques de préparation mentale, en l’aidant à mieux se connaître. En compétition le sportif est seul, d’où la nécessité de le rendre autonome.

Nutri-site : Comment devient on spécialiste de la préparation mentale (motivation, cursus…) ?

Virginie Dalla Costa : Je différencie la préparation mentale de la psychologie du sport. Le psy du sport est avant tout un psychologue avec une spécialité dans le sport. Il a donc un master en psychologie (bac + 5).
Le préparateur mental a suivi des formations privées la plus part du temps dans des domaines très variés comme le coaching, la sophrologie, la PNL (préparation neuro-linguistique)…
Le complément psy du sport et préparateur mental est intéressant parce que parfois les difficultés que rencontre le sportif proviennent de difficultés qu’il a dans sa vie quotidienne ou qu’il a rencontré sans en faire le deuil dans le passé. Trop souvent la préparation mentale est utilisée comme l’aspirine que l’on donne quand on a mal à la tête, il n’y a pas de recherche de cause, donc le mal de tête reviendra voire ne guérira pas.
Pour ma part ce qui m’a motivé vers la psy du sport et la préparation mentale en complément c’est mon intérêt pour l’individu en général et ma passion du sport. Le fait de pratiquer en compétition le cyclisme m’a vite confronté aux forces et faiblesses du mental. En effet, s’être préparé physiquement pendant des mois et tout foirer le jour de la compétition à cause de la peur, c’est du gachis ! Au début de ma spécialisation, il y avait une part d’égoïsme (pourquoi ne pas apprendre des choses pour moi) et l’autre aspect consistait à partager avec des sportifs mes connaissances théoriques et surtout pratiques. De plus, les sportifs sont vraiment des personnes avec une personnalité détonantes pour certains.

Nutri-site : Que veut dire préparation mentale et quels sont les principales techniques de préparation mentale dont nous disposons ?

Virginie Dalla Costa : La préparation mentale consiste à aider le sportif à optimiser sa performance par des techniques comme la visualisation, le discours positif, des techniques diverses de concentration, de gestion des émotions... Il s’agit véritablement d’un travail, d’un apprentissage. Certains parlent d’entraînement mental et c’est vrai ! Comme le sportif s’entraîne physiquement, il peut s’entraîner mentalement.

Nutri-site : Apprends t-on à devenir fort dans sa tête lorsque l’on vient vous voir ? L’entrainement mental existe-il ?

Virginie Dalla Costa : Je ne dirai pas cela, être fort dans sa tête pour moi ne veut rien dire car nous ne sommes pas des machines. De plus, parfois un passage à vide (ce qui suppose avoir été « faible » à un moment donné) peut nous permettre de repartir avec une plus grande motivation. Or la motivation est l’un des moteurs de la performance. Un sportif qui n’a plus envie est fini. Il s’agit de comprendre pour quelles raisons le sportif à un moment donné a craqué.
Parfois les causes ne sont même pas véritablement de l’ordre de la psychologie. Une mauvaise hygiène de vie peut conduire à ces moments de faiblesses psychologiques. Regardez lorsque vous êtes fatigué, vous vous montrez plus irritable, moins résistant aux pressions, stress externes…
Le mot d’ordre est alors de se reposer. Mon rôle est donc parfois de dire au sportif : tu veux être champion du monde, alors reposes toi, prends soin de toi et arrêtes de te trouver comme excuse le mental.
Quant à l’entraînement mental, oui il existe mais là aussi attention à ne pas l’utiliser comme l’aspirine dont je parlais tout à l’heure. La clé de la performance c’est aussi savoir se faire plaisir. Or répéter, répéter, encore et encore des techniques de préparations mentales comme on réciterait une leçon, je ne vois pas l’utilité. Les sportifs ne sont pas des machines. Ils doivent apprendre aussi à vivre avec des périodes de moins bien physiques et mentales, car en sport, comme dans la vie nous ne pouvons pas toujours être au top.

Nutri-site : En compétition quels sont les facteurs sur lesquels le mental peut agir comme stimulant ?

Virginie Dalla Costa : Le mental est un mot un peu fourre tout. Le mental pour certains c’est avoir plus de confiance en soi et en ses capacités, pour d’autres c’est mieux gérer ses émotions, pour d’autres c’est se montrer plus agressif,…
Quand le sportif dit « je n’ai pas eu le mental », c’est une autre manière de dire « je n’ai pas été fort », après il s’agit de mettre des mots sur ce que veux dire « mental » pour chaque sportif. Là c’est le travail du psy, ou / et préparateur mental. Ce dernier doit aider le sportif à mieux formuler ce mot pour pouvoir travailler dessus. Sinon pour répondre à la question, le « mental » agit sur le niveau de confiance, l’esprit positif, la motivation, la gestion de la pression… la question est trop vague pour que je puisse véritablement répondre.

Nutri-site : Comment se passe l'entretien lors d’une première visite dans votre cabinet de consultations ? 

Virginie Dalla Costa : La première visite est pour moi un temps de présentation, de mise en confiance. Je suis là pour écouter la personne, apprendre à mieux la connaître. Il est rare que je puisse répondre à la demande dès la première séance. Il n’ y a pas un antidote pour un problème donné car l’être humain est trop complexe. Par exemple quelqu’un vient me voir, sa demande : « j’ai peur ». Parfait, mais à quel moment ce sportif a peur, depuis quand, comment cela se manifeste t-il, de quoi a t-il peur, ….
Il y a autant de réponse que d’individu. Donc, lors de notre première rencontre, j’écoute mais je pose aussi beaucoup de questions, des questions parfois très naïves. Le but est de comprendre, de commencer à réfléchir ENSEMBLE sur une ou des solutions.

Nutri-site : Quel est selon vous le principal ennemi du sportif de compétition ?

Virginie Dalla Costa : Spontanément je répondrais le stress et le manque de confiance. Mais je rajouterais aussi l’absence de plaisir pris à pratiquer son sport

Nutri-site : Quel est l’origine du stress et existe-il plusieurs types de stress ?

Virginie Dalla Costa : Le stress n’est pas mauvais en soi, c’est l’excès de stress qui est néfaste. Le stress est simplement une réponse de l’individu à une perturbation de l’environnement. Il résulte de la façon dont la personne perçoit un évènement ou une situation.

Nutri-site : Quelles sont les différentes façons de combattre le stress ?

Virginie Dalla Costa : Avant de penser à combattre son stress, il s’agit de prévenir l’excès de stress. Cela se fait bien avant la compétition objectif.
Tout commence par l’entraînement. Ensuite, le sportif doit changer son état d’esprit en prenant conscience de ses capacités. Par ailleurs, ce qui provoque le stress c’est bien souvent le fait de penser à un résultat : or le résultat n’est que la finalité d’une suite de comportements. Afin de prévenir le stress, il s’agit d’apprendre au sportif à penser à comment parvenir à un résultat, c'est-à-dire à toutes les techniques, tactiques, gestuelles… qu’il pourra utiliser en vue d’atteindre son objectif. S’il les a bien travaillées à l’entraînement, il se sentira déjà plus rassuré en compétition. Durant la compétition, il pourra utiliser des techniques de respiration par exemple pour faire diminuer son stress si ce dernier le perturbe encore.

Nutri-site : Que vous inspire cette expression « si tête veut, corps exécute » !

Virginie Dalla Costa : Je ne suis pas d’accord. Il y a une différence entre le vouloir et la capacité à réaliser les choses. Pour ma part, une expression que j’utilise souvent : « on ne fait pas d’un âne un cheval de course, ni d’un coureur du dimanche un marathonien chevronné ». Nous avons en chacun de nous un potentiel et malheureusement nos limites.
L’important est avant tout de se faire plaisir. Je peux vouloir réaliser une performance donnée mais si physiologiquement je n’en ai pas les capacités ce sera vraiment difficile et même impossible. Le dopage est malheureusement la réponse à « si tête veut, corps exécute ! ».
Même si je suis convaincue que le mental peut nous aider à dépasser un peu ce que nous estimions nos limites, il ne peut pas faire de nous un champion si nous n’en avons pas le potentiel physique déjà.

Nutri-site : Existe t-il du bon stress ?

Virginie Dalla Costa : Le stress est quelque chose de bon, c’est l’excès de stress qui peut nuire à la performance, voire une absence totale de stress, cela arrive parfois.

Nutri-site : Selon vous, en dehors des facteurs physiques et techniques dans l’action, y a-t-il d’autres aspects que l’entraîneur doit prendre en compte ? Si oui, quels sont-ils ?

Virginie Dalla Costa : Oui, les aspects émotionnels.

Nutri-site : Les sportifs sont-ils des stressés ?

Virginie Dalla Costa : Difficile à répondre car les sportifs sont plus fréquemment que les personnes ordinaires confrontés aux situations de stress. De ce fait, ils apprennent mieux à relativiser les évènements.

Nutri-site : Quels sont les principales demandes sportives auxquelles vous êtes confrontées ?

Virginie Dalla Costa : Ce que je retrouve le plus fréquemment c’est le manque de confiance en soi et en ses capacités. Ce manque de confiance peut s’exprimer par la peur de perdre, donc une mauvaise gestion des émotions. La peur de gagner est plus rare mais difficile à dépasser.

Nutri-site : La préparation mentale est-elle le passage obligé sur la voie de la performance ?

Virginie Dalla Costa : En fait tout dépend du niveau de la personne. Pour les débutants, je n’en vois pas vraiment l’utilité en vue d’être plus performant. Pour les compétiteurs de haut niveau la préparation mentale peut être considérée comme le petit plus qui peut faire la différence.
Souvent je compare la préparation mentale à la diététique. Bien se nourrir peut être aussi le petit plus qui peut faire la différence…

Nutri-site : La méthode Koé qui fait appelle au martelage positif est-elle une technique qui est toujours d’actualité et donc utilisée ?

Virginie Dalla Costa : Inconsciemment un grand nombre de sportifs le font. Chez certains cela fonctionne chez d’autres non. Pour ma part, je ne l’utilise pas.

Nutri-site : Selon vous, à quelles conditions l’athlète de haut niveau peut-il donner le meilleur de lui même ?

Virginie Dalla Costa : En 1, un entraînement physique de qualité, puis un travail sur son mental (une bonne définition des objectifs, une bonne connaissance de soi et de ses capacités, …), une bonne hygiène de vie (cela inclus la diététique, le sommeil….)

Nutri-site : Un conseil à un sportif ?

Virginie Dalla Costa : Le sport est avant tout un jeu, alors amuse-toi, fais toi plaisir et continue de rêver.

Nutri-site : Quels sont les résultats les plus marquants que vous obtenez de vos patients après quelques séances ?

Virginie Dalla Costa : Plus de confiance en soi, une meilleure connaissance de ses capacités et donc une meilleure gestion des émotions. Les sportifs apprennent aussi à analyser leur compétition de manière plus positive, en cherchant des solutions pour améliorer encore ce qu’ils ont réalisé.
En résumé, ils deviennent plus autonome et savent d’eux mêmes se préparer mentalement.

Virginie DALLA COSTA est disponible sur ce courriel: jacobvirginie@wanadoo.fr 
06 87 31 01 44
Virginie fait aussi des consultations à distance par téléphone, 35€ par appel (durée illimitée) à régler par chèque (+ coût de la communication).

 

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