Les troubles du comportement alimentaire chez les sportifs

En 2000, le CSMF (Committee on Sports Medicine and Fitness) a publié un document(Pediatrics, 2000), dans lequel les experts se disaient préoccupés face aux risques de "désordres alimentaires" encourus par les athlètes féminines, qui pouvaient entraîner un déficit énergétique et, plus largement, nutritionnel, avec pour principale conséquence (en termes de morbidité), une absence de menstruations – ovulations et une masse osseuse insuffisante.
Une fraction de la population féminine présente aussi un syndrome anorexique et/ou boulimique.

 

Troubles du comportement alimentaire (TCA)

Il y a une dizaine d’années donc, les experts ont commencé à se préoccuper de cette situation face à la constatation de désordres alimentaires chez les sportifs, en particulier chez les féminines. Il s’agissait là de comportements de restrictions alimentaires entraînant des carences mais également des troubles des règles et une perte de masse osseuse chez ces sportives,  très souvent des adolescentes.
Depuis, d’autres enquêtes ont confirmé et précisé les troubles alimentaires chez les sportifs de haut niveau ou dans des disciplines telles que la danse.

Quelles sont les disciplines les plus touchées ?


La plupart du temps, il s’agit de disciplines dans lesquelles l’accent est porté sur la minceur comme la gymnastique, la danse ou le patinage, ou des sports dans lesquels les excès de poids sont indésirables tels que l’équitation, le cyclisme ou la course de fond. Mais on retrouve également des troubles des comportements alimentaires (TCA) dans les sports à catégories de poids (judo, lutte, aviron, boxe…) pour lesquels des méthodes très rapides de perte de poids sont pratiquées à certains moments. Des TCA sont également trouvés chez les culturistes qui « traquent » la moindre masse grasse.

Quels types de troubles ?

Les TCA les plus fréquemment retrouvés sont les comportements de privation pouvant aller jusqu’à l’anorexie vraie, essentiellement chez l’adolescente et la jeune femme. Les comportements boulimiques sont également retrouvés à moindre fréquence mais sont plus difficiles à dépister.

Quels sont les risques ?

Les carences des comportements anorexiques sont multiples : énergétiques, macro et micro-nutritionnelles. Les calories sont insuffisantes, ce qui amène à la perte de poids, mais souvent les glucides et lipides sont bannis, alors qu’ils sont indispensables et l’on va retrouver des carences vitaminiques et en oligo-éléments. Les conséquences sont sérieuses avec des déficits hormonaux, une ostéoporose, des troubles immunitaires et des risques infectieux augmentés. A l’extrême, la vie même de la sportive pourrait être menacée.

Quelles explications ?
Sans entrer dans des détails neurologiques et psychologiques complexes,  on sait que la pratique intense d’un sport entraîne des perturbations neuroendocriniennes, telles que des secrétions d’endorphines et autres médiateurs chimiques. Cela expose à une vulnérabilité toxicomaniaque dans laquelle on retrouve l’anorexie au même titre que des toxicomanies de drogues, produits dopants ou médicaments.
Sur un plan plus psychologique, l’entrée trop précoce dans un monde de la compétition et de la performance, souvent accompagnée de séparation d’avec le milieu familial mais aussi du jeu et d’une certaine protection, fragilisent l’enfant qui porte sur lui le poids trop lourd de l’affrontement par la compétition. Il subit un monde de contraintes et de désirs par procuration qu’il n’a pas toujours la capacité d’assumer.


Comment les éviter ?

Depuis 1999 et la loi relative à la santé des sportifs, la dimension psychologique est introduite dans le suivi médical et elle est précisée depuis un arrêté de 2006 : « Deux fois par an chez les sportifs mineurs et une fois chez les sportifs majeurs, un bilan psychologique est réalisé lors d’un entretien spécifique, par un médecin ou par un psychologue… ». Cet examen a pour but de « détecter les difficultés psychopathologiques… » et d’« orienter vers une prise en charge adaptée si besoin ». Ce même arrêté prévoit également une fois par an un bilan diététique et des conseils nutritionnels réalisés par des spécialistes à même de dépister des TCA.

Toutefois, il est absolument nécessaire de sensibiliser également les entraîneurs sportifs qui sont au contact quasi-quotidien avec les athlètes, dans le but d’améliorer les dépistages ainsi que la rapidité des prises en charge.
Ceci est fondamental pour éviter des conséquences potentiellement graves de ces dérives et donc protéger et accompagner les athlètes dans un monde où ils peuvent facilement être victimes des enjeux financiers et médiatiques des « sports –spectacle » et des pressions qui en découlent.

Dossier réalisé pour Nutri-site par le Dr Alain Hagège

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