Pas de régime pour les sportifs !

Publié le 14/12/2012


Les sportifs de haut niveau, mais aussi certains amateurs, se soumettent parfois à des régimes alimentaires très restrictifs. Leur poids est normal, mais ils le ressentent comme une limite à la performance - surtout dans les sports d’endurance. L’équilibre énergétique et nutritionnel reste pourtant indispensable, sous peine de mettre la santé en danger…


Les femmes sont les premières concernées. Chez la sportive, l’exercice intensif, lorsqu’il s’accompagne d’un régime restrictif, peut entraîner des troubles du cycle menstruel. Lorsque les périodes de restriction alimentaire alternent avec des périodes où le régime reste équilibré, les médecins observent surtout des cas d’anovulation (absence d’ovulation). Si le déficit nutritionnel devient chronique, la menace est plutôt celle d’une aménorrhée (absence de règles) ou d’une oligoménorrhée (règles peu abondantes). Dans les sports d’endurance, l’arrêt des règles n’est pas rare (31 % des cas). Dans le patinage ou la gymnastique, sa fréquence est presque de 35 %. Tous les sports dans lesquels le poids « gêne » la performance sont concernés.
Chez les athlètes qui cherchent à maigrir et perdent de la masse grasse, le déficit calorique global et le déficit en lipides retentissent sur la fonction ovarienne. Alors que l’entraînement musculaire intensif à lui seul (jusqu’à 17 heures par semaine) ne semble pas avoir les mêmes effets. Par contre, plus le déficit nutritionnel est sévère, plus sont sévères les troubles du cycle.
Avec des risques pour la santé. Diminution de la fertilité. Modifications du profil lipidique sanguin. Et surtout perte osseuse, comparable à celle que l’on observe après la ménopause. Elle est maximale dans les premières années qui suivent l’installation de l’aménorrhée. Chez une sportive adolescente, l’acquisition de la masse osseuse peut ainsi être entravée de manière irréversible, avec un risque de fracture augmenté tout au long de la vie. Plus les troubles du cycle sont importants et plus ils retentissent sur la densité minérale osseuse. Et le retour à des cycles réguliers ne la restaure pas totalement. Globalement, il existe donc un risque accru de fractures de fatigue – et donc d’interruption de l’activité sportive.

L’homme n’est pas épargné.
Le sportif n’est peut-être pas à l’abri de ce type de conséquences osseuses : la question n’est pas tranchée, mais elle a été posée notamment chez certains cyclistes. L’inquiétude vient du fait que l’on observe une diminution des taux sanguins de testostérone, qui passent en dessous de la normale lorsque les apports nutritionnels ne sont pas adaptés aux dépenses énergétiques. Là encore, l’entraînement intensif à lui seul, sans perte de poids, ne semble pas en cause. Ce sont les apports caloriques et lipidiques insuffisants qui ont des effets hormonaux défavorables. Bon à savoir pour les marathoniens, par exemple : ils ont souvent une alimentation pauvre en lipides et riche en glucides… Au bout du compte, qu’il soit pro ou amateur, homme ou femme, le sportif de poids normal a tout intérêt à le rester. Et à « manger » autant d’énergie qu’il en dépense !

Source : CERIN (Nutrinews hebdo)
Duclos M, et al. Réalités Nutr Diabétol 2012 ; 38 :27-32.

 

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